Au pénitencier de l'enfer...
Sleepers
de Barry Levinson
Le film en détails
Synopsis : Au milieu des années soixante quatre gamins du quartier
populaire de Hell's Kitchen de New York sont incarcérés dans une maison de
redressement à la suite d'une plaisanterie qui tourne au drame. Onze ans plus
tard deux d'entre eux, marqués a vie, retrouvent le gardien sadique et
tortionnaire qui les a martyrisés lors de leur détention et l'abattent
froidement. Les deux autres, devenus respectivement journaliste et substitut du
procureur, fidèles à la loi de Hell's Kitchen, vont tout tenter, avec le soutien
du curé du quartier et du parrain de la mafia, pour les sortir de là.
Genre : Drame
Durée : 2h20
Sortie cinéma française : 30 octobre 1996
Nationalité : Film américain
Avis
En réalisant le film Rain Man, à la fin des
années 1980, le cinéaste américain Barry Levinson avait ébloui
et touché le public et la critique, mais avait surtout signé un film récompensé
par quatre oscars, ce qui lui avait valu une renommée internationale.
Après quelques films, loin d'être mauvais mais ne reflétant pas la qualité de Rain
Man comme Toys ou Harcèlement, le
cinéaste refit surface avec un film à la hauteur de toute nos espérances : Sleepers.
Sleepers fait parti des films inoubliables comme on en voit
peu et qui nous marquent.
Tout d'abord, le film se compose d'une histoire bouleversante qui ne peut
laisser personne indifférent. En effet, le spectateur est plongé dans un drame
des plus sombres et des plus choquants racontant la vie de quatre adolescents
dont la vie tourne au cauchemar lorsqu'à la suite d'une bêtise de jeunesse, ces
ados sont envoyés dans une prison pour mineurs. A partir de ce moment, le
spectateur est véritablement mal à l'aise devant l'horreur de la situation où
les jeunes subissent des tortures morales et physiques. Le réalisateur transmet
au spectateur, avec beaucoup de talent et d'humilité, la détresse des jeunes
déjà choqués par les conséquences désastreuses de leur bêtises qui ont engendré
un véritable drame, mais également leur destruction morale et physique par les
abominations et les actes de pédophilies dont ils sont victimes dans ce
pénitencier pour adolescents. Le spectateur n'est d'ailleurs que plus horrifié
et troublé devant ce récit, adapté d'une histoire vraie. Cette histoire vraie
est adpatée de l'autobiographie de Lorenzo Carcaterra, qui
corporduit Sleepers. Grâce à la présence de Lorenzo
Carcaterra à ses côtés, Barry Levinson a donc pu
réalisé un film pourvue d'une grande sincérité. Cette sincérité et cette humilité
se ressentent énormément dans le scénario qui émeut véritablement le spectateur
durant tout le film.
Sleepers déboussole, touche et marque énormément le spectateur
déjà par son histoire véridique particulièrement terrible, mais il est encore
plus mal à l'aise et désemparé devant des scènes brillamment mises en scènes
qui ne montre jamais rien, mais suggère énormément. Ces passages semblent aussi
insupportables pour les enfants que pour le spectateur.
En plus d'un scénario prenant mais plongeant le spectateur dans l'horreur, le
film bénéficie d'une photographie sublime, mais très sombre, ce qui amplifie
l'impression de mal-être des adolescents, ainsi que des adultes qu'ils
deviennent, mais aussi celui du spectateur. La réalisation est également remarquable.
En outre, ce film profite d'un casting très luxueux qui regroupe Dustin
Hoffman (Rain Man, Mon beau-père, mes parents
et moi) remarquable en avocat raté, Kevin Bacon (Hypnose,
Mystic river) terrifiant et épatant dans la peau d'un gardien
pédophile et sadique, Brad Pitt (Fight club, Mr
and Mrs Smith) et Jason Patric (Speed 2,
Narc) étonnants en personnages marqué par leur jeunesse ou
encore Robert De Niro (Heat, Mon
beau-père et moi) en prêtre attendrissant, autant de bons acteurs pour
rendre ce film encore plus passionnant.
En deux mots : Sleepers apparaît comme beau,
véritablement émouvant et très prenant malgré ses quelques longueurs. Le
spectateur est touché durant tout le film et horrifié par la situation dans
laquelle se trouvent les jeunes et dans les conséquences psychologiques que
l'on retrouve dans ces personnages devenus adultes.
Si le film se montre émouvant par son thème, il l'est également grâce à la
solidarité, la fraternité, l'humanité, mais également l'amitié qui règne entre
ses quatre amis qui subissent le pire.
En se préoccupant, en premier lieu, de dénoncer la pédophilie, Barry
Levinson n'en n'oublie pas de dénoncer une système judiciaire
états-unien instable.
Un grand film qui nous prend aux tripes et qui nous bouleverse au plus profond
de nous.
Note film : 5/5